mercredi 7 février 2007
Choose Life
Par Torifairy, mercredi 7 février 2007 à 13:23 - Les Merveilleuses aventures de Killer Queen, une fée au milieu du genre humain
Que l'EFS commence par mettre fin à ses pratiques discriminatoires et nauséeuses et arrête de refuser le sang des personnes se déclarant homosexuelles sans aucune raison tangible ni crédible. Et promis, je retournerai tendre mon bras, en amenant une ribambelle d'ami/e/s avec moi.
Voilà d'ailleurs la lettre que j'ai envoyé en décembre à l'EFS, à ce jour sans réponse, bien sûr :
Le 26 décembre 2006
A l’attention du Dr V.D. et du Dr C.G. A l’attention de l’Etablissement Français du Sang
Mesdames,
J’ai bien reçu votre courrier du 13 décembre 2006, accompagné de votre brochure portant sur le don de moelle osseuse. Comme beaucoup de personnes de mon entourage, je suis pleinement consciente de l’aspect dramatique que peut souvent revêtir le manque de donneurs et donneuses de moelle osseuse, de sang, de plasma, de plaquettes, d’organes, de cornée.
Malgré cela, je ne peux me résoudre à promouvoir ces dons, ni à faire circuler votre brochure. En effet, si je suis inscrite par conviction personnelle, la politique de l’Etablissement Français du Sang présente des éléments inadmissibles, contraire à toute forme d’éthique.
Comment expliquer que l’EFS dépense chaque année des sommes certaines en campagne de sensibilisation et se permette de relancer sans cesse les personnes inscrites dans leurs registres alors que de nombreux donneurs potentiels sont rejetés et écartés ? Aujourd’hui, un homme homosexuel est toujours rejeté systématiquement, et classé dans les «populations à risques», terme écoeurant, ostracisant et aux frontières de la légalité quant aux lois contre les discriminations.
Que doit-on comprendre ? Que la médecine reste campée dans des positions qui ne sont plus d’actualité depuis vingt ans en considérant que le Sida est une affaire d’homosexuels masculins ? Que les dons ne sont pas testés et qu’ils présentent un risque, comme au temps du sang contaminé ? Que le questionnaire médical tient lieu d’analyse médicale préalable ?
Nous sommes ainsi de nombreux hétérosexuels à être outrés par l’attitude de l’EFS et à refuser de relayer vos campagnes. Et il y a partout de nombreux homosexuels et bisexuels qui seraient ravis de pouvoir aider à augmenter ces stocks que vous peinez à maintenir, très largement par votre faute.
Alors que certains médecins, en partenariat avec de nombreuses associations de lutte contre le Sida et les IST, prennent sur leur temps et leur énergie pour bien expliquer qu’il n’y a plus aucune «population à risque» mais des «comportements potentiellement à risques», desquels on ne peut se protéger que par les préservatifs féminins et masculins, d’autres perpétuent une bien sombre tradition venant de temps reculés où l’ignorance scientifique nous poussait à parler de «cancer gay».
Par ailleurs, je me permets de citer Monsieur le Ministre de la Santé Xavier Bertrand, qui déclarait en juillet dernier : «Il n'est plus tolérable d'accepter ce type de discrimination. Cela me révolte. On oublie qu'un hétérosexuel ayant des rapports sexuels multiples non protégés est lui aussi à risque. On peut être homosexuel sans avoir de pratiques à risque. J'ai demandé que dans le questionnaire écrit auquel le donneur doit répondre avant le don, on intègre désormais la notion de pratiques à risque, au lieu de celle de groupe à risque. C'est ensuite le médecin qui, lors de l'entretien avant le prélèvement, devra établir si la personne en face de lui a des comportements sexuels à risque ou non.»
Evidemment, cette lettre a pour moteur la vive espérance que bientôt, tout ceci ne sera qu’un vilain souvenir et que tout procédé injuste pour les personnes en attente de produits sanguins prendra fin au plus vite.
Je vous prie d’agréer, Mesdames, l’expression de mes salutations distinguées.