Je suis maudite. Marquée au fer rouge du Liban. Un sort très puissant aux boucles brunes m'a été jeté. J'ai été frappé d'un sceau flashy. Bref, je suis hantée par
Mika.
Non que j'aime sa musique, bien au contraire, et c'est bien là le souci. Je n'ai rien contre ce garçon qui, de par sa musique, son déhanché venu d'ailleurs, sa faculté à glorifier la femme ronde et le fait que je le trouve mignon, doit être au moins pédé comme un sac à dos. Car oui, j'ai toujours pu repérer et m'acoquiner en moins de deux minutes trente avec le seul gay présent dans une foule de dix mille personnes. C'est comme cela, on a tous des superpouvoirs. Et de plus, quel homme aujourd'hui oserait hurler à qui veut l'entendre que les girondes sont charmantes, à part un homme qui n'y toucherait que pour lui piquer ses chaussures ? Si, si, j'ai même une preuve :
Hein, qu'est-ce que je disais ?
Mais revenons à nos moutons importés du pays du Cèdre. Je n'ai rien contre Mika pour le moment. Si je devais en vouloir personnellement à tous ceux et toutes celles dont la musique n'est à mes yeux et surtout à mes oreilles qu'une variété de soupe instantanée, il m'aurait fallu avoir le temps d'embaucher cette ordure de
Bob Denard de son vivant. Et comme je n'ai jamais eu de brouettes de Francs CFA à dépenser allègrement, mon plan serait rapidement tombé à l'eau.
Pas plus, pas moins qu'une autre "star" coupable de musique top super funky fashion fluo, Mika, je devais n'en avoir rien à fiche, et cela aurait même été même très sain.
Mais... Depuis son apparition au pays magique des chanteurs et chanteuses à succès, cet homme me poursuit de son sourire et de ses tubes qui, honnêtement, sont quand même un peu tous les mêmes. Déjà , cela commençait mal : lancé en France par la référente musique auto-proclamée du
Grand Journal de Canal+, la hautement détestable et conséquemment détestée Tania Bruna-Rosso
("Alors c'est ultra bien, parce que c'est trop le buzz sur Internet, et dans les boîtes à Paris, je ne vous dis pas, c'est frais, c'est hype, et en plus, la rédaction de Cosmopolitan adore !") par le biais d'un jingle qu'ils passaient en boucle, ad nauseam. La présence de la "Putafrange" parisianiste m'étant déjà épidermiquement pénible, il fallait en plus savourer jusqu'à la lie un extrait de ce nouveau chanteur, sorte de sous-
Scissor Sisters en plus lisse et en moins bien.
Et là , ce qui aurait dû être la fin d'une énième découverte musicale pas désagréable mais insipide est devenu le début de la fin, les prémices d'un long cauchemar que je pensais soldé avec les promesses d'une nouvelle année alors qu'en fait non. Dès que j'allume la télévision (ce qui n'arrive pourtant pas souvent), que je tente d'écouter
la radio RTL2 (ce qui est encore plus rare), ou que je me rends à un endroit quelconque, hop, Mika le diable en boîte à paillettes surgit et se rue dans mes oreilles avec ses décibels de chauve-souris que n'aurait pas reniés
la référence ultime montrée plus haut qu'on lui colle aux fesses remuantes, si ce dernier était encore des nôtres et avait décidé de se montrer peu regardant sur ses disciples revendiqués. Voilà . C'est ma croix, c'est mon fardeau, partout où je passe, il est là .
Je ne le hais point, en fait même je m'en fous, alors la question est la suivante :
POURQUOI ?
J'en appelle donc en conclusion aux cerveaux éclairés qui passent ici par hasard ou par habitude pour obtenir peut-être quelque solution afin de me débarrasser de cette malédiction et pouvoir enfin
ne pas entendre Mika partout où je passe, afin que nous soyons tous les deux libres : lui de brailler et moi de m'en passer. Enfin !