Marché de Producteurs de Pays - Marché Festif
Voilà ce qui était écrit sur la banderole. Et cela se déroulait ce matin, sur une grande place du centre ville. Alors ne pourquoi pas y aller ? Je n'allais pas tarder à avoir une réponse.
Petite description de ce qu'est donc un marché festif lyonnais : douze stands tout au plus de produits locaux ruraux façon "je fais goûter pour vendre cinq fois plus cher la tête haute et le front rigolard devant ces badauds de la ville". Etrange, mon marché habituel du dimanche, qui n'est en rien festif, propose les mêmes produits, aussi bons, aussi "bio", aussi typiques mais à un prix bien plus bas. Et au bout de cette poignée de stands alignés militairement sur le côté de la place, la touche festive, à savoir trois musiciens de rue antidatés qui n'avaient visiblement pas pu se décider à jouer la même bouillie à notes à peu près basque en même temps.
Et le pompom, un stand couvert grouillant de vieux endimanchés façon bourgeoisie lyonnaise en goguette se goinfrant de petits fours sous une banderole en toile cirée criarde, joliement nommée Grandes Vacances. Et alors même que je montrais à une copine, que nous nommerons Madame Van Krrrrr par souci d'anonymat, le stand juste à côté et ses adorablements laxatifs tabliers corréziens en toile de jute à ravissants motifs de bardots (le noble animal, pas la vieille mule fasciste), une vieille liftée et plâtrée plus que poudrée, en tailleur motif tapisserie, fait un volte face à lui vriller la mise en plis pour nous dire : "Ah non, mais là, c'est privé, vous, vous allez goûter sur les stands." Après lui avoir assez vertement signalé que ce n'était pas nécessaire de nous sauter dessus, que son buffet VIP, dont nous nous fichions, elle pouvait se l'enfiler sans nous agresser, et que nous allions de ce pas regagner la plèbe, je n'ai pu m'empêcher de la visualiser à l'instant précis où je lui aurais volontiers propulsé affectueusement son plateau privé de saucisson suant privé dans sa vielle face ridée de connasse privée.
En fait, cela aurait pu être pire, non loin de là, il y avait le non moins redoutable Marché de la Mode Vintage, où moyennant des frais d'entrée, on a le droit de payer le prix fort des bouts de tissus poussiéreux absolument hideux dont personne n'a voulu jusque là depuis la séparation du duo comique des Vamps, à part peut-être les mites.
Quel beau week-end !