Jusqu'à fin avril, j'avais deux emplois, l'avantage du mi-temps forcé d'un côté m'ayant forcé à compléter d'un autre côté.
Et voilà que mon premier contrat prenant fin, je n'ai pas été renouvelée. Passées les cinq minutes d'angoisse bassement pécuniaire, j'avoue malgré tout être satisfaite, voire même plutôt pas peu fière, de la raison qui a motivé la séparation contractuelle.
En substance, on me reproche d'être trop froide, trop distante dès qu'il s'agit de travail. Faudrait-il que la prochaine fois, je tape dans le dos de tout le monde, je cire des pompes et me montre plus que laxiste et ainsi contraire à toute fiabilité professionnelle ? Cela n'a jamais été mon style, et de fait, je n'aurais pu m'y résoudre. Déjà qu'être polie et courtoise avec des fils/filles de bourgeois nouveaux riches qui se prennent pour des cerveaux sous prétexte qu'ils ont la marque des lunettes de ski en février et des vases en terre cuite marocaine à exhiber en septembre me demandait déjà un bel effort, déjà qu'être professionnelle et bosseuse face à des personnes d'intelligence relative pour qui le travail ne sert à rien, puisqu'ils ont de l'argent et qu'ils sont blancs, ce qui les place selon leurs propres dires d'autorité au-dessus du commun des mortels qui ne gagne pas 4000 € à 5000 € par mois (ben quoi, c'est à peine au-dessus du smic, non ?) me demandait un sacrifice éthique et moral, vite compensé par le fait que j'aime travailler et ne le fait pas trop mal et que pas mal de mes ex-collègues étaient et sont certainement toujours bien sympathiques. C'est déjà cela !
Non, finalement, rétrospectivement, qu'ils m'aient écarté pour n'avoir pas courbé l'échine et m'être montré tout sauf familière et hypocritement copine avec ce qui correspond de quand même bien près à ma définition du/de la sombre connard/sse, cela fait bien plaisir.